64 - Alain Delon

Il avait la gueule d'un prince de fer, l'âme d'un loup sensible, l'envergure d'un demi-dieu aux légèretés de géant.
 
Alain Delon incarnait la virilité tranchante des hommes pleins d'ombres et de flammes.
 
Son oeil était un poignard et de son charme métallique il brûlait le coeur de toute femme, ensorcelait la pellicule des cinéastes, embobinait les foules.
 
Cet Apollon à la poigne martiale et à la caresse féline brillait comme ces vieux lions solitaires qui, dans la durée, se savent vainqueurs : il avait le courage de revendiquer ses hauteurs et d'y demeurer jusqu'au bout.
 
Nul n'égalait son image, lui l'astre majeur de la mâle beauté, lui la face stellaire aux allures de Sphinx, lui le mortel aux rayonnement solaire.
 
L'étoile s'est éteinte mais sa lumière extraordinaire continuera à éblouir longtemps encore les jours ordinaires de notre monde aseptisé, émasculé, devenu bien terne, et surtout à alimenter les rêves sulfureux des jeunes filles des générations futures, contribuant ainsi à immortaliser la légende française à travers un collectif et inextinguible frisson féminin dédié au triomphe de la cause masculine.
 
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63 - Michel Onfray

Il déverse la philosophie à grands flots lumineux à travers ses petites lunettes anguleuses.
 
Et éclaire nos écrans de ses réflexions pointues, allège nos bibliothèques de sa plume acérée.
 
Michel Onfray jette un regard salutaire et pourtant controversé sur notre société perdue. Lui l'oiseau de gauche aux ailes bien à droite, il dépasse les petitesses de nos vies étriquées pour se positionner supérieurement dans le ciel audacieux des penseurs d'envergure.
 
Il plane, sûr de son vol, dans les sphères azurées de la contradiction se jouant aux sommets.
 
Cet astre de notre siècle brille de mots en mots, magistral, mesuré, toujours paisible. Et vogue de monts en monts, imperturbable dans les hauteurs de ses pensées de marbre.
 
Il nous dévoile des vérités oubliées, nous rappelle nos racines enfouies, nous bouscule et nous réveille au creux de nos rêves de veaux avachis, nous qui parfois nous béatement égarons dans nos flasques crédulités et  autres illusions dorées...
 
Ce qui donne de la valeur à ses prises de paroles, c'est que précisément il se fie aux faits, au réel, au tangible, non aux fumées et délires de ces idéalistes du progressisme sans queue ni tête.
 
Lui, derrière ses verres carrés bien ajustés à sa face policée, il fait mieux que bêtement analyser : il médite.

C'est là qu'il exprime sa véritable intelligence.