49 - Dana Dawson

Elle a quinze ans, elle est grande, elle est lumineuse, elle rêve encore d’enfance mais parle tout haut d’amour.

Elle chante l’aube et poursuit le jour pour atteindre le Soleil.

Et s’endort dans des champs de fleurs, bercée par un idéal forgé dans la paille et le ciel.

C’est un oiseau de notre monde. Avec un coeur de chair fait pour les humains, des ailes de lumière faites pour l’azur.

Elle est jeune, elle est heureuse, elle vole.

Pure, forte, belle, confiante envers la vie, prête à suivre la première étoile, la prochaine flamme, le moindre feu sacré..
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Et je l’admire, si proche de l’essentiel, si loin de l’ombre, si haut dans ses sommets.

Vierge, ardente, claire... Simple comme l’eau, aussi blanche qu’un nuage, elle brûle.

Bleue, limpide, aérienne.

Je l’aime, elle m’émeut, c’est un ange sur terre.

Mais demain elle sera morte.

Fauchée dans la fraîcheur de son âge, en pleine joie.

48 - Le mime Marceau

Il parle avec le silence, chante avec les mains, hurle la bouche fermée.

Et aussitôt c’est le vent qu’on sent, la pluie qu’on reçoit, le Soleil qu’on attend, les hommes qu’on voit, le monde entier qu’on entend.

Et La Lune qu’on devine, surtout la Lune...

C’est elle qui se laisse voir dans l’invisible, elle qui luit sur sa face pâle, puis monte et brille dans notre imagination.

Comme si sa bille, je veux dire sa bouille, devenait boule, puis balle, et enfin bulle.

Il écrit des histoires dans l’air, fait des romans avec de savantes singeries, raconte des fables avec du sable.

Il a l’art de faire naître des idées légères à partir d’enclumes et de donner du poids à la plume.

Mine de rien, ce mime est un pantin sans fil qui fait l’humain. Un épouvantail grimé de lumière, un oiseau dans le noir, un songe blanc.

Ses pensées sont des gestes, ses gestes des mots, ses mots des poèmes.

Ou des tomates pourries.

De vraies images sortent de cette figurine vivante. Mieux : des choses palpables s’échappent de ses doigts nus.

Aussi réelles que nature et plus éloquentes encore.

Ces réalités qu’il nous montre, ce sont des rêves.

 VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/0oG0vcoPpJM

47 - Ben Laden

Personnellement le personnage de BEN LADEN me plaît beaucoup.

Je ne parle pas de son combat politique, de son idéologie, du terrorisme ou de la religion qu’il incarnait mais de l’oiseau.

Ou du lion, du cerf, du coq, de l’étalon...

Enfin bref, du phallocrate triomphant !

Une belle bête en réalité. Un loup plein d’élégance. Un ogre de masculinité racée.

Avec sa barbe ténébreuse, sa face rayonnante, sa haute taille et son regard d’aigle, l’épouvantail était magnifique.

Il avait les séductions des grands seigneurs, l’envergure des vrais princes, l’éclat des astres d’exception.

Une gestuelle de fauve tranquille, une prestance de roi antique, un sourire d’animal... Entre le prophète biblique et le félin sauvage.

La beauté du chêne, le charme de la rosée.

Son charisme prodigieux auprès des femmes prouve, par-delà les mensonges de ce siècle abâtardi, que la virilité intègre, pure, entière et pleinement assumée est le meilleur argument de l’homme supérieur.

Seuls les petites natures et autres insignifiants moineaux n’osent pas déployer ainsi leurs ailes, arborer une telle crinière, exposer une si belle carcasse.

Voilà un beau spécimen de force, de puissance, d’énergie, de pouvoir !

Ben LADEN fut, selon moi, un des plus admirables représentants du noble machisme.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/z2XdXcVZ5uI

46 - Boris Le Lay

Le Lay est beau.

Son verbe également a de l’éclat.

Sous ses airs de Petit Prince émerge un seigneur des brumes aux grandes ailes sombres.

L’âme damnée de la Bretagne. Le paria du pays. Le prophète du malheur.

C’est à dire, en réalité, le colporteur de vérités.

Avec ses dons oratoires, l’oiseau de proie déchiquette sec et vole haut : il a le bec féroce et la plume vive, le mot perçant et les pensées qui déplaisent.

Aussi séduisant qu’infréquentable, il défend ses idées claires dans ce siècle trouble.

Non sans l’adresse et l’élégance carnassières des vrais rapaces.

De haute race.

Il a l’envergure des aristocrates nés pour la liberté de haïr. Acerbe, tranchant, sulfureux.

Délicieusement intolérable. Divinement misanthrope. Franchement raciste.

Mais c’est là le prix du vrai. La rançon de la lucidité. La sanction du courage.

La lumière brûlante du vitriol. Le feu du réel. La flamme de la véracité.

Bref, il incarne la force des tempêtes : pas les tièdes, les fausses, les mensongères des livres ou des médias mais celles de la vie. Avec du sel, des bris, du sang.

Le Lay est dur comme le granit. Aussi droit qu’une falaise. Il rayonne avec la violence du Soleil.

Ni plus ni moins.

Intègre, pur, franc, il est à l’image des pluies et nuées qui, là-bas dans le Finistère, se fracassent sans retenue sur le dos des frileux, glaciales, insolentes, pleines d’écume et d’âpreté, vertigineuses, cinglantes et belles.

C’est ce qu’on lui reproche.

Les vagues qu’il produit, précisément parce qu’elles sont saines, brisent les ventres mous des larves mais fortifient les tempéraments vaillants.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/IZfEPdtYiVg