46 - Boris Le Lay

Le Lay est beau.

Son verbe également a de l’éclat.

Sous ses airs de Petit Prince émerge un seigneur des brumes aux grandes ailes sombres.

L’âme damnée de la Bretagne. Le paria du pays. Le prophète du malheur.

C’est à dire, en réalité, le colporteur de vérités.

Avec ses dons oratoires, l’oiseau de proie déchiquette sec et vole haut : il a le bec féroce et la plume vive, le mot perçant et les pensées qui déplaisent.

Aussi séduisant qu’infréquentable, il défend ses idées claires dans ce siècle trouble.

Non sans l’adresse et l’élégance carnassières des vrais rapaces.

De haute race.

Il a l’envergure des aristocrates nés pour la liberté de haïr. Acerbe, tranchant, sulfureux.

Délicieusement intolérable. Divinement misanthrope. Franchement raciste.

Mais c’est là le prix du vrai. La rançon de la lucidité. La sanction du courage.

La lumière brûlante du vitriol. Le feu du réel. La flamme de la véracité.

Bref, il incarne la force des tempêtes : pas les tièdes, les fausses, les mensongères des livres ou des médias mais celles de la vie. Avec du sel, des bris, du sang.

Le Lay est dur comme le granit. Aussi droit qu’une falaise. Il rayonne avec la violence du Soleil.

Ni plus ni moins.

Intègre, pur, franc, il est à l’image des pluies et nuées qui, là-bas dans le Finistère, se fracassent sans retenue sur le dos des frileux, glaciales, insolentes, pleines d’écume et d’âpreté, vertigineuses, cinglantes et belles.

C’est ce qu’on lui reproche.

Les vagues qu’il produit, précisément parce qu’elles sont saines, brisent les ventres mous des larves mais fortifient les tempéraments vaillants.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/IZfEPdtYiVg