51 - Burcu Güneş

C’est la voix originelle, la lumière du commencement, l’oiseau de toutes les aubes.

La rosée de l’Univers.

Elle est la mémoire des mythes, la musique des éthers, l’incarnation des millénaires.

Et a le visage des rêves.

Ses prières et ses chants partent de la Terre, de ses gouffres et de ses océans, pour monter vers d’autres mondes.

Loin, sans retour, à l’infini.

Elle porte l’espoir des rocailles, l’or de la nuit, la légèreté des siècles : la sève des vies coule en elle. Et se diffuse partout. 

Ses racines mystérieuses donnent des fleurs aux hommes.

Elle brûle de joie, brille de beauté, succombe d’amour.

Son âme vaste et sublime a soif d’azur, de bleu, de blanc.

C’est une femme qui sourit, pleure, crie, soupire et chante, comme nous tous. 

Et s’envole.

Avec au fond des yeux la douceur d’un feu caché, sur le front la paisible gravité des créatures éveillées.

Et dans le coeur, des germes de ciel qu’elle sème sur nos têtes.

Cette mortelle aux ailes divines laisse entrevoir, à travers ses mélopées et ses traits étranges, un ailleurs, d’autres horizons, plein de nuages.

Oui, à travers ses élégies et sa face énigmatique...

50 - Jean-Claude LADRAT

Jean-Claude LADRAT est un ours avec des rêves de papillon.

Une enclume pleine de légèretés. Une glèbe semée de fleurs. Une rocaille aux ailes de fée.

Pour cet oiseau hors-sol, l’extrême fantaisie est la chose la plus sérieuse qui soit au monde.

Le ciel, c’est son évangile.

L’imaginaire est sa table de travail, l’enchantement son matériau essentiel, le firmament son espace de jeu.

Et le poireau son réconfort.

Avec ses allures de pachyderme tranquille, il a la prétention de décoller. Corps et âme.

Pas symboliquement, non. Haut. Loin. Longtemps. Lui, ce sont les étoiles qu’il vise.

L’horizon, l’océan, l’infini, c’est son chemin de lumière. Il a en lui cette ivresse, cet émerveillement, cette étincelle que seuls connaissent les enfants.

Les moqueurs prennent ce conquérant des nuages pour un fou. Voire pour un benêt. Eux les matérialistes, lui l’ailée... Eux les vrais lourdauds, lui l’authentique esprit. Eux les mulets, lui l’élu.

Les sarcastiques qui se targuent d’avoir les pieds sur terre plaignent celui qu’ils qualifient de pauvre dingue.

Mais lui s’en moque. Indifférent aux lourdeurs du monde, il vole.

Haut. Loin. Longtemps.

Triomphalement maintenu dans les airs, étendu sur son matelas de poésie.

VOIR LA VIDEO :

https://youtu.be/tWCFx9IwPDI